La vue sur la vallée de Paul avec ses petits villages dans le bas. Probablement l'un des plus beaux points de vue de la grande traversée de Santo Antao.
La vue sur la vallée de Paul est tout simplement phénoménale…!

S’il y a un incontournable à faire au Cap-Vert pour les amateurs de randonnées, c’est définitivement de faire la grande traversée de Santo Antao. Ce trek de onze jours permet de parcourir l’île d’est en ouest tout en dormant chez l’habitant.

En partant de Vila das Pombas pour aller jusqu’à Tarrafal, on passe ainsi par une très grande variété de paysages tout en découvrant la culture locale du Cap-Vert. Définitivement l’un des plus beaux treks que j’ai faits (jugez-en par vous-même!).

Psssssst! Et si vous voulez savoir quoi faire au Cap-Vert en plus de ce trek magistral, je vous invite à consulter l’article que j’ai écrit à ce sujet : 10 choses à faire au Cap-Vert.

Pour commencer…

Le Cap-Vert est un archipel d’une dizaine d’îles qui se trouvent au large du Sénégal. L’île de Santo Antao, pour sa part, se trouve au nord-ouest du pays.

Si on va sur certaines îles de l’archipel pour se faire dorer au soleil (comme à Sal ou à Boa Vista par exemple), on va définitivement sur Santo Antao pour se dégourdir les jambes. La topographie de l’endroit est effectivement très accidentée et le réseau de chemins pavés pour la randonnée qui sillonnent l’île rend sa découverte à pied plus qu’alléchante (miam miam!).

Itinéraire pour la grande traversée de l'île de Santo Antao au Cap-Vert.
L’itinéraire de onze jours de marche pour traverser l’île de Santo Antao. (Images ©2021 TerraMetrica, Données cartographiques ©2021)

La traversée de l’île de Santo Antao représente environ 120 km de marche qui se répartissent sur onze journées d’une durée allant de 3 à 8 heures de marche. Cela demande un minimum de préparatifs (ce dont j’explique à la fin de cet article), mais le périple demeure tout de même accessible à tous. Pour ma part, j’ai fait ce trek en solitaire et sans guide.

Alors, on part? 🙂

Jour 1 : Vila das Pombas à Cabeça de Figueiral (3 heures)

Après quelques jours passés à Mindelo et sur l’île de São Vicente, je prends le traversier au petit matin qui m’amène sur l’île de Santo Antao (800 escudos). Une heure plus tard, j’atteins le village de Porto Novo et j’embraque sans tarder dans un aluguer (mini-van taxi collectif) en direction de Vila das Pombas (300 escudos).

Le traversier qui relie Sao Vicente à Santo Antao
Le village de Porto Novo sur l'ile de Santo Antao.

J’entame aussitôt la grande traversée de l’île en m’enfonçant dans le creux de la vallée de Paul. Cette vallée est la plus luxuriante de l’île. C’est d’ailleurs ici que le nom que porte le Cap-Vert prend tout son sens. En effet, compte tenu des précipitations qui sont un peu plus « abondantes » dans cette partie de l’île, la végétation y pousse à merveille ce qui rend le paysage bien verdoyant.

La vallée de Paul avec ses petits villages et ses culture de cannes à sucre en terrasse.

En chemin, je croise de nombreux petits villages et je traverse constamment des cultures de canne à sucre qui poussent en terrasses sur ce terrain bien escarpé. Ça ne prendra d’ailleurs pas beaucoup de temps avant que je croise mes premiers Cap-verdiens à l’œuvre dans la concoction du célèbre grogue (l’alcool local de canne à sucre).

Des Cap-Verdiens qui prépare le grogue à l'aide d'un alambic artisanal.

Alors que j’observe les distillateurs à l’œuvre autour d’un alambic bien artisanal, on m’offre de goûter au fruit de leur dur labeur. Évidemment, j’accepte ce privilège! Il faut cependant savoir que le contenu en alcool du grogue à sa source est plutôt élevé (autour de 60%). Vous comprendrez donc qu’après 2 verres, je continuerai mon chemin avec beaucoup de courage!

Je bois le grogue directement à sa source dans la vallée de Paul au Cap-Vert.

Après 3 heures de marche en montée depuis Vila das Pombas, j’atteins le minuscule village de 4 maisons de Cabeça de Figueiral. Ce village situé sur une crête offre une vue tout à fait imprenable sur la vallée de Paul.

Le village de Cabeça de Figueiral sur la crête dans la vallée de Paul.

Pour diner, on m’offrira le plat traditionnel du pays, la cachupa. Mélange de fèves et de maïs, il se retrouve partout dans le pays et recharge à coup sûr les batteries de tous les randonneurs. Je passerai le reste de la journée à apprécier la vue qui m’est offerte sur cette magnifique vallée.

La villages de la vallée de Paul.

Hébergement chez Alcinda (1000 escudos). Possibilité de dormir également chez Sandra (la voisine) qui parle un français impeccable (2000 escudos).

Jour 2 : Cabeça de Figueiral à Xoxo en passant par le Pico da Cruz (8 heures)

Pour cette deuxième journée, mon plan plutôt audacieux est d’atteindre le village de Xoxo en passant par le Pico da Cruz (1535 mètres). Je dis audacieux puisque cela représente une montée d’environ 1200 mètres suivie d’une descente tout autant vertigineuse, le tout répartit sur 8 heures de marche au gros soleil (difficile de trouver de l’ombre sur le chemin et en juin, il fait plutôt chaud!).

Bref, je pars plein de motivation au petit matin alors que la brume recouvre encore la vallée de Paul. En chemin vers le Pico da Cruz, les paysages qui me sont offerts me rappellent ceux de la Réunion ou ceux de l’île de Kauai dans l’archipel d’Hawaï. Encore une fois, on comprend d’où vient le « vert » dans le nom choisi pour nommer le Cap-Vert.

Les paysages de la vallée de Paul au Cap-Vert.

Après quelques heures de marche, j’atteins le sommet du Pico da Cruz à 1585 mètres (deuxième sommet de l’île).

Par temps dégagé, on peut y voir les îles de São Vicente et de São Nicolau ainsi que le Tope de Coroa (le sommet de l’île vers où je me dirige tranquillement à pied). Si la vue au nord de l’île est plutôt luxuriante, celle de l’ouest et du sud est plus qu’austère…!

La vue du Pico da Cruz permet de constater qu'un côté de l'île est luxuriant alors que l'autre est désertique.

Après quelques instants au Pico da Cruz, je poursuis mon chemin vers l’ouest où je croise le cratère de Cova de Paul. S’il y a un détour qui vaut la peine d’être fait, c’est d’aller voir le point de vue sur la vallée de Paul qu’on peut observer de la crête du cratère du Cova de Paul.

Vraiment l’un des plus beaux panoramas de l’île! Jugez-en par vous-même!

Le panorama sur la vallée de Paul à partir du Cova de Paul est tout simplement phénoménale.

En continuant mon chemin, je me retrouve ensuite au sommet de la vallée de Torre (qui offre un point de vue tout aussi incroyable que le précédent).

Au creux de cette vallée se trouve le village de Xoxo qui est mon objectif pour la journée. Par contre, une descente abrupte de 1100 mètres me sépare encore de ma destination quotidienne. Inutile de vous dire que les genoux ont souffert pendant la descente!

La vue sur la vallée de Torre au Cap-Vert.

Hébergement à la Casa Xoxo (2440 escudos, wifi et douche chaude inclus! Le luxe!)

Jour 3 : Xoxo à Ponta do Sol (6 heures)

Le matin débute avec une montée très escarpée pour quitter la vallée de Torre. Cette vallée est moins peuplée (et également moins touristique) que celle de Paul, ce qui lui donne un caractère plutôt charmant. En chemin, je croise plusieurs champs de canne à sucre (encore!) et les vues sur les villages situés sur les crêtes dans la vallée sont bien impressionnantes.

Village dans la vallée de Torre au Cap-Vert
Un village sur la crête dans la vallée de Torre au Cap-Vert.

À la sortie de la vallée de Torre, je rejoins le village de Corda qui est complètement mort. Je poursuis donc rapidement mon périple vers le village de Coculi qui s’avérera être une étape un peu décevante. Le coin est effectivement aride et la vue plutôt banale. Une fois arrivé à Coculi, j’embarquerai aussitôt dans un aluguer pour rejoindre le village de Ponta do Sol (150 escudos).

La vue sur Ponta do Sol sur l'île de Santo Antao.

Le village de Ponta do Sol est le « camp de base » de la plupart des touristes qui visitent l’île de Santo Antao. En effet, ceux-ci y restent habituellement quelques jours et se font déposer chaque matin en aluguer ou en taxi au sommet des différentes vallées de l’est de l’île pour descendre chacune d’elle dans la journée (de cette façon ils explorent l’île qu’en descendant, pas fous ces touristes!).  

Le village de pêcheurs de Ponta do sol sur le bord de mer.

Ponta do Sol est un village de pêcheurs qui est bien charmant. On y retrouve plusieurs petits restaurants, des bars (pour prendre une bonne Strela bien froide!) et des hôtels de qualité.

L’une de mes occupations préférées de l’endroit sera d’errer dans le port qui accueille les pêcheurs qui viennent y vendre leurs prises de la journée.

Pêcheurs de Ponta do Sol qui négocient la vente du poisson pêché.

Hébergement chez Fatima à l’hôtel A beira mar (2200 escudos).

Jour 4 : Ponta do Sol à Cruzinha (5 heures)

Cette journée est l’une des plus faciles du périple de la traversée de l’île de Santo Antao. Aujourd’hui, pas de dénivelé! C’est comme un jour de vacances! Le chemin qui se rend jusqu’à Cruzinha en longeant la mer est effectivement plutôt plat.

Le chemin pavé pour faire la grande traversée de Santo Antao n'est pas toujours droit!

En chemin, cette route permet de croiser le village de Fontainhas qui est probablement le plus photographié de l’île (c’est celui qu’on retrouve sur toutes les cartes postales aussi!). Comme de raison, les quelques maisons couleur pastel à flanc de montagne qui le composent lui donnent un aspect bien joli.

Le village de Fontainhas à flanc de montagne avec les cultures en terrasse. L'un des endroits les plus fréquenté de la grande traversée de Santo Antao.

Cependant, comme je suis en plein mois de juin (la fin de la saison sèche), le village fait un peu pitié par le manque de verdure dans les terrasses aux alentours…

Quel est le meilleur moment pour voir ce village dans son aspect le plus photogénique me demanderez-vous alors? De septembre à novembre, soit en plein pendant la saison des « pluies ».

Une petite pause de randonnée sur le chemin entre Ponta do sol et Cruzinha.

Bref, après cette journée de balade, j’atteins le village de Cruzinha qui me séduira par son caractère plutôt authentique. J’en profiterai pour prendre quelques clichés de ses habitants à mon grand plaisir!

Un habitant de Cruzinha et son coq.

Hébergement chez Antonina et Franck à la mercéaria Amizade (3000 escudos). Très propre!

Jour 5 : Cruzinha à Meio de Espanha (5 heures)

En quittant Cruzinha, je longe la mer pendant quelques minutes avant d’entrer dans la première vallée que je rencontre. Ici, la montée sera très escarpée, mais elle sera à l’ombre (ce qui est très précieux au Cap-Vert!).

La plage en quittant Crunzinha.

Très rapidement, le vert de l’est de l’île laissera sa place aux beiges, ocres et jaunes de l’ouest de l’île. L’île devient géographiquement de plus en plus aride et désolante. On se croirait plutôt au Cap-Jaune qu’au Cap-Vert! Le décor me fera d’ailleurs penser aux paysages du Zanskar (en Inde), du Pamir (au Tadjikistan) ou du désert de Gobi (Mongolie).

Un canyon dans le chemin qui relie Cruzinha à Meio de Espanha. Une partie aride de la grande traversée de Santo Antao.

Le village de Ribeira Alta m’apparaitra donc comme une oasis en plein milieu du désert de par sa verdure. Il faut savoir que dans l’ouest de l’île, les cours d’eau déviés dans les villages permettent aux habitants d’y faire leurs cultures. Autrement, ce serait le désert.

Le village de Ribiera alta croisé en chemin qui apparaît comme une oasis au milieu du désert.

Arrivé à Meio de Espanha, j’assisterai à la préparation du grogue. Deux mules actionnent alors un moulin qui permet de presser la canne à sucre pour en extraire le précieux jus. Après une semaine de fermentation, on distille le tout pour finalement récolter le grogue (parfait remède pour se reposer après une journée de marche!).

Hébergement chez Alberto (3000 escudos).

Jour 6 : Meio de Espanha à Dominguinhas (4 heures)

Encore une journée à caractère austère. La randonnée longe la mer avec des vues sur le Tope de Coroa vers où je me dirige tranquillement. Le village de Dominguinhas (également appelé Alto Mira I) m’apparaitra encore comme une oasis de verdure au milieu de nulle part. C’est ici que je découvrirai le ponche mel (miam!) dont la recette se trouve dans mon autre article sur le Cap-Vert!

Village en chemin entre Meio de Espanha et Dominguinhas dans la traversée de Santo Antao au Cap-Vert.
Le village de Dominghinhas et ses cultures à flanc de montagne. Une oasis en plein milieu du désert.

Hébergement chez Fatima (3000 escudos)

Jour 7 : Dominguinhas à Cha de Morte (5 heures)

La montée d’aujourd’hui passe par les villages de Alto Mira 2 et Alto Mira 3 avant de se frayer un chemin dans un passage étroit pour finalement redescendre vers le village de Cha de Morte. Encore une fois, le caractère aride des lieux prédomine.

Le chemin qui trace son chemin vers Cha de Morte.
Formations rocheuses intéressantes autour de Cha de Morte.

Hébergement chez Nelson et Sylvestre (2500 escudos, wifi et douche chaude inclus, wouhou! Accueil très chaleureux). On y boit beaucoup de ponche mel et je découvre qu’ici, on mange les mangues avec la pelure. Nelson m’en donnera quelques-unes pour la route vers Cha Feijoal parce que là-bas, il n’y a pas grand chose qui pousse!

Jour 8 : Cha de Morte à Cha Feijoal (ou la Cooperativa) (3 heures)

Je quitte Cha de Morte pour poursuivre vers l’ouest. La montée qui mène vers Cha Feijoal est à flanc de montagne et me donne le vertige. Il faut dire que le précipice est plutôt escarpé comme on peut le voir sur la photo.

Le chemin qui monte après Cha de Morte est plutôt vertigineux.

Évidemment, la vue sur le village de Cha de Morte qui se trouve maintenant en bas en vaut la peine.

La vue sur Cha de Morte au Cap-Vert.

Une fois la montée passée, je me retrouve maintenant dans un décor hyper désolant et poussiéreux. Bienvenue dans la partie la plus aride de l’île!

Malgré le caractère austère des lieux, l’endroit est merveilleux et la vue sur le volcan du Tope de Coroa est impressionnante (il faut dire que j’ai un faible pour les volcans un peu partout dans le monde!).

La vue sur le Tope de Coroa (sommet de Santo Antao). La section la plus aride de la grande traversée de Santo Antao.

Arrivé au village de Cha Feijoal, on se demande véritablement comment peut subsister les habitants qui habitent la quinzaine de maisons qu’on y retrouve. Ici, il n’y a pas d’agriculture et il n’y a pas d’eau qui provient des montagnes. Un camion remplit un réservoir d’eau potable plusieurs fois par semaine.

Quelques chèvres devant le Tope de Coroa.

Hébergement pour deux nuits chez Alcindo (2500 escudos). Chic type avec qui j’irai traire les chèvres pour en produire le fromage quotidien qu’il vend une fois par semaine en ville.

Jour 9 : ascension du Tope de Coroa (4 heures)

Aujourd’hui, je m’attaque au sommet de l’île à 1979 mètres (bon, ce n’est pas l’Everest c’est sûr!). Bien que l’exploit physique ne soit pas exemplaire, la vue désolante et volcanique du coin rend la balade sympathique. Et c’est quand même un sentiment agréable d’avoir atteint le point culminant de l’île! Sur le chemin, je ne croiserai personne. Une petite journée tranquille sans porter le sac à dos qui fait du bien!

La vue du Tope de Coroa, plus haute montagne de l'île de Santo Antao au Cap-Vert.
La vue du sommet du Tope de Coroa est très austère.

Jours 10 : Cha Feijoal à Monte Trigo (5 heures)

Ce segment de la traversée est probablement celui qui est le moins emprunté. Pour preuve, c’est le seul endroit de l’île où je ne marcherai pas sur une route pavée (avec le chemin pour le Tope de Coroa). L’endroit est complètement stérile, aride, austère et inhospitalier… Ici, je ne croiserai aucune âme qui vive. Les seuls corps que je rencontrerai seront ceux des chèvres mortes… (vous voyez le genre d’ambiance!).

Paysage désertique entre Cha Feijoal et Monte Trigo.

Malgré le décor où règne le trépas, le chemin offrira une vue splendide sur le Tope de Coroa et ses coulées de lave.

Le chemin vers Monte Trigo avec le volcan Tope de Coroa en arrière-plan.

Le village de pêcheurs de Monte Trigo est un endroit fort agréable pour se reposer. Ici, la devise du pays « No stress » prend tout son sens. On y retrouve une « plage » de galets et c’est le moment idéal pour sauter à l’eau. Après 10 jours de marche, disons que ça fait du bien de se rafraichir tout de même!

La vue sur le village de Monte Trigo.
La plage de galet du village de pêcheur de Monte Trigo au Cap-Vert.

Hébergement chez Antonio au Biera de Mar (2000 escudos, wifi et douche chaude inclus! Youpi! Excellente nourriture également!

Jour 11 : Monte Trigo à Tarrafal (3 heures)

Pour cette dernière étape de la grande traversée de l’île, je longe la côte en ayant le sublime Tope de Coroa à ma gauche. Le chemin traverse les coulées de lave qui datent de la dernière éruption.

La vue entre Monte Trigo et Tarrafal avec le Tope de Coroa en arrière plan.

Je vois le village de Tarrafal se rapprocher tranquillement et je me sens de plus en plus léger à l’idée que la fin du périple approche!

Tout comme Monte Trigo, Tarrafal vit de la pêche et on sent très bien l’ambiance relaxe qui y règne. On y retrouve également une plage au sable noir (la seule plage de sable de l’île à ma connaissance). Bon, cette plage n’est pas vraiment comparable aux plages de la Polynésie française, de Cuba ou de la République dominicaine, mais ça fait quand même du bien!

Arrivé à ma pension, je dépose mon sac et je débouche aussitôt une Strela bien froide! Il faut quand même fêter ça! Voilà 11 jours que je marche pour faire la traversée de l’île de Santo Antao!

Hébergement au Marina d’Tarrafal (très bien, c’est ici que je goûterai au pouce-pied, un crustacé local!).

En conclusion

En somme, les 11 jours de marche pour faire la grande traversée de l’île de Santo Antao m’auront permis de voir une grande diversité de paysages. Si l’est de l’île est verdoyant, l’ouest est au contraire bien aride (mais pas pour autant moins intéressant)!

En plus de permettre d’en prendre plein la vue, le trek fait vivre pleinement la culture du Cap-Vert. En logeant chez l’habitant, j’ai ainsi pu goûter à plusieurs plats typiques (cachupa, pouce-pied, etc.) en plus d’être très souvent invité à partager le traditionnel grogue local.

Bref, un trek que je recommande chaudement à tous ceux qui aiment à la fois l’aspect physique d’un trek, la beauté des paysages et la richesse culturelle.

Quelques villages au creux de la vallée de Paul.

Trucs et conseils pour faire la grande traversée de Santo Antao :

Comment se rendre sur Santo Antao?

De Lisbonne, TAP Portugal offre des vols directs pour Mindelo sur l’île de São Vicente. De là, il faudra prendre un traversier (1 heure) pour atteindre le village de Porto Novo sur Santo Antao. Il n’y a pas d’aéroport sur l’île de Santo Antao.

Quelle carte doit-on se procurer?

Un indispensable pour faire cette randonnée est de se procurer la carte de l’île de Santo Antao à 1 : 40 000 produite par AB Kartenverlag. On peut l’acheter à Mindelo dans le port (dans les petits kiosques touristiques) ou sur Amazon (évidemment!).

Quelles applications sont utiles pour le trek?

Comme un peu partout dans le monde, maps.me est un incontournable. Par contre, je dois dire que j’ai particulièrement apprécié l’application Wikilock pour cette traversée. Le trajet complet s’y trouvait. Avec la carte et ces applications, il est tout à fait possible de faire le trek sans guide.

Ai-je besoin d’une tente et de nourriture?

Non, il n’est pas nécessaire de trainer une tente ou de la nourriture pour ce trek. On peut dormir chez l’habitant ou dans un hôtel toutes les nuits. Par contre, il faut savoir que j’ai fait ce trek dans la basse saison (en juin). Comme la plupart des villages sont petits, il se pourrait que les quelques pensions qui accueillent les touristes de passage soient pleines de septembre à novembre. Il peut donc être sage de trainer une tente et quelques réserves de nourriture si vous êtes en haute saison.

Est-ce nécessaire de réserver les logements?

Pour ma part, je n’ai fait aucune réservation pour la traversée. Tout s’arrangeait en personne dans chacun des villages traversés. Il peut cependant être plus sage de le faire si vous êtes en haute saison.

Quoi faire pour l’eau?

Il est très facile de trouver de l’eau dans chacun des villages. Généralement, je traitais 2 litres d’eau chaque matin avant d’entamer la randonnée, ce qui me suffisait pour la journée. Plus vous serez à l’ouest, plus il sera difficile d’en trouver à l’extérieur des villages.

Quand visiter Santo Antao?

La haute saison est de septembre à novembre, soit pendant la saison des pluies. Il peut paraitre étrange de visiter un pays en pleine saison des pluies, mais sachez qu’il pleut en moyenne 7 jours par mois pendant cette période.

Bref, ce n’est pas du tout incommodant et cela permet d’apprécier des paysages plus verdoyants que ceux que j’ai pu voir. De mon côté, j’y suis allé en juin, soit le moment de l’année le plus chaud. En partant tôt le matin, pour finir de marcher vers 11 heures, il était tout à fait possible de faire ce trek sans difficulté.

Pour savoir quoi faire d’autre au Cap-Vert, consultez mon article sur le reste de mon périple dans ce pays: 10 choses à faire au Cap-Vert.

Si vous aimeriez connaître d’autres treks que j’ai faits, je vous suggère mon épopée de la grande traversée du Zanskar (au Ladakh, Inde) et celle du mont Logan en Gaspésie (Québec).

Moi devant le Tope de Coroa

Pour plus d’aventures, consultez mes autres articles!

La grande traversée de l’île de Santo Antao au Cap-Vert