Le Cap Vert est un archipel d’îles dans l’océan Atlantique au large du Sénégal. Ancienne colonie portugaise jusqu’en 1975, on y retrouve un heureux mélange de cultures africaine et européenne.
L’intérêt de voyager dans ce pays est qu’il offre une tonne de choses à faire pour satisfaire tous les goûts. Si les îles de Santo Antao et de Fogo plairont particulièrement aux amateurs de randonnées, les îles de Boa Vista et de Sal rassasieront les passionnés de plages. Et pour les friands de culture (musique, danse, mets typiques, grogue, etc.), ils y trouveront leur compte sur chacune des îles.
Encore en dehors du radar de beaucoup de touristes, le Cabo Verde (comme on dit là-bas) ne tardera pas à devenir prisé pour ceux en quête de nouvelles aventures! Puisque j’y ai récemment passé trois semaines, je vous explique ici quoi faire, quoi voir et quoi visiter au Cap-Vert en vous présentant mes 10 incontournables!
1. Sillonner les rues de Mindelo et son marché de poissons
Située sur l’île de Sao Vicente, Mindelo charme par son caractère colonial. Ici, les rues sont pavées et les maisons sont peintes avec des couleurs pastel. S’il vaut la peine d’explorer les différents marchés, un de ceux-ci qui vaut vraiment le détour est le marché de poissons qui se tient chaque matin. Vous y retrouverez définitivement beaucoup d’action!
Les amateurs de plages trouveront également leur compte à Mindelo puisqu’en plein centre-ville, on y retrouve une plage de sable plutôt agréable.
Mindelo est aussi une véritable capitale culturelle. Si c’est ici qu’a vécu la chanteuse Cesaria Évora, c’est également ici que se tient chaque année le carnaval du Mindelo. C’est alors au rythme de la musique, des danses et des costumes flamboyants que vit la ville pendant la période du Mardi gras (mi-février). On raconte même que ce carnaval n’a rien à envier à celui de Rio!
2. Explorer l’île de Sao Vicente en scooter
Après quelques jours passés à Mindelo, j’ai loué un scooter pour explorer l’île de Sao Vicente. Ce qui m’impressionnera lors de mon exploration de l’île sera de constater à quel point le coin est aride et désertique. On peut vraiment y voir le caractère volcanique des îles du Cap-Vert.
En plus d’observer les paysages de Sao Vicente, l’intérêt d’en faire le tour à scooter est de s’arrêter à quelques plages en chemin. Si la plage de Baia das Gatas est reconnue pour son kite surf, ma préférée sera celle de Sao Pedro pour son ambiance de « village de pêcheurs » et pour son caractère authentique.
3. Faire la grande traversée de l’île de Santo Antao
Ce que j’ai le plus apprécié de mon voyage au Cap-Vert, c’est sans aucun doute de traverser l’île de Santo Antao à pied de village en village en dormant chez l’habitant. Ce trek de 11 jours de Vila das Pombas à Tarrafal offre des panoramas à couper le souffle aux randonneurs chevronnés qui osent s’y aventurer.
Si l’est de l’île est luxuriant, l’ouest est complètement aride et désertique. Ainsi, en parcourant les 120 km qui séparent ces deux villages, on est constamment impressionné par la grande variété des paysages offerts par la géographie des lieux.
Puisqu’on dort chez l’habitant dans les villages qu’on croise, c’est également le moment de vivre pleinement la culture du Cap-Vert. C’est ainsi que les occasions de goûter à la gastronomie locale et de prendre du grogue se succéderont pendant mes 11 jours de marche sur l’île de Santo Antao. Vraiment de beaux moments!
La traversée de l’île était tellement extraordinaire que j’en ai consacré un article complet accessible ici : la grande traversée de l’île de Santo Antao au Cap-Vert. Définitivement quelque chose à faire lors de votre voyage au Cap-Vert.
4. Parcourir la vallée de Paul sur l’île de Santo Antao
Si l’idée de traverser au complet l’île de Santo Antoa peut paraître un peu intense, vous pouvez vous rabattre uniquement sur l’exploration de la vallée de Paul qui est l’une des régions les plus impressionnantes de l’île.
Ici, c’est le caractère luxuriant de la vallée qui séduit. On y retrouve plusieurs petits villages dans un décor bien accidenté où règnent les champs de canne à sucre.
Si vous le pouvez, faites-vous déposer en aluguer (taxi collectif) ou en taxi au sommet de la vallée et descendez-là jusqu’à Vila das Pombas en vous arrêtant dans les petits villages croisés en route! Je vous garantis que vous en prendrez plein la vue! Je donne d’ailleurs beaucoup d’informations sur cette vallée dans mon article spécifiquement sur l’île de Santo Antao.
5. Faire de la plongée sous-marine au Cap-Vert
Qui dit îles en plein milieu de l’océan dit forcément faune pélagique. Alors, c’est l’occasion de sauter à l’eau pour faire un peu de plongée sous-marine. Sur place, c’est la quantité impressionnante de nudibranches et de poissons-pierre qui m’impressionnera.
Dans l’ensemble, la qualité des plongées autour de Mindelo sera « correcte », mais à 60 euros par plongée, disons que j’ai décidé de me retenir un peu… Et il faut le dire, les fonds marins ici ne sont pas aussi spectaculaires que ceux de la Polynésie française.
6. Explorer l’île de Fogo et grimper le sommet du Cap-Vert
La visite de l’île de Fogo débute forcément par l’exploration du village de Sao Filipe où se trouve l’aéroport. Ce charmant village a toutes les caractéristiques des villes coloniales (rues pavées, maisons colorées, place centrale autour d’une église, etc.). Très coquet, Sao Filipe vous séduira certainement pour quelques jours. Et si vous voulez vous rafraichir, on y retrouve une plage au sable noir tout de même sympathique.
L’incontournable de l’île de Fogo sera cependant d’aller explorer la caldeira et son volcan, le Pico do Fogo. Au pied de ce volcan se trouve le village de Cha das Caldeiras où j’ai passé 3 jours. C’est tout de même déroutant de voir qu’un village se trouve à la base d’un volcan actif qui est entré en éruption aussi récemment qu’en 2014. Une bonne partie du village avait alors été enseveli par les coulées de lave.
Heureusement, il n’y avait eu aucun blessé, mais c’est surprenant de voir qu’après l’éruption, les villageois sont retournés dans les mêmes maisons situées directement dans la trajectoire des coulées de lave!
Malgré la menace du Pico do Fogo qui pourrait entrer en activité à tout moment, les villageois de Cha das Caldeiras poursuivent leur quotidien sans stress, les jeunes y vont à l’école et ils y jouent au soccer. Ici, la vie suit son cours!
Après avoir exploré le village à la base du volcan, j’ai joint un groupe avec un guide (obligatoire) pour faire l’ascension du Pico do Fogo. Haut de 2829 mètres, il s’agit du point culminant du Cap-Vert.
Bien que la randonnée pour atteindre le sommet du volcan soit accessible à tous, les derniers 50 mètres pour le rejoindre sont assez sportifs. Des câbles y sont d’ailleurs installés pour aider les grimpeurs et il faut être vigilant. Soyez assurés cependant que vous aurez une vue imprenable sur la caldeira et sur l’ensemble de l’île à partir du sommet.
C’est une fois le sommet atteint que le meilleur reste à venir puisque la descente se fait à la course dans le sable volcanique! Définitivement un volcan qui se trouverait une place dans mon palmarès des plus beaux volcans au monde! Comptez 4-5 heures pour faire la boucle qui passe par le petit pic.
Si vous en voulez encore plus, sachez qu’une randonnée de 2 jours se fait le long de la crête de la caldeira. Les points de vue offerts sur le Pico do Fogo en valent évidemment la peine!
Une des particularités régionales est le vin de Fogo. Aussi incroyable que cela puisse paraitre, la vigne pousse très bien sur les flancs du volcan malgré qu’il pleuve 3 fois par année dans la région. Du raisin produit dans la caldeira, les villageois tireront d’excellents vins rouges et blancs. Définitivement à essayer après votre journée de randonnée au sommet du Pico do Fogo!
7. Goûter au grogue
S’il y a quelque chose dont les habitants du Cap-Vert sont fiers, c’est de leur grogue. C’est ainsi qu’on nomme l’alcool de canne à sucre produit ici (non, ce n’est pas du rhum ni de la cachaça).
Une fois la canne à sucre récoltée, on la presse pour en extraire le jus qu’on fait ensuite fermenter pendant une semaine. Par la suite, le tout est distillé avec un alambic artisanal qui permet d’obtenir le précieux grogue.
Ce qui surprend à la première gorgée du grogue, c’est sa concentration en alcool! Bien que le pourcentage en alcool ne soit jamais vraiment connu avec précision lorsque le grogue est fait de manière artisanale, il se situe habituellement autour de 60%. Bref, ça décape!
Si le grogue pur peut être déroutant par sa forte teneur en éthanol, le « ponche mel » vous satisfera certainement. Pour le préparer, il suffit d’abord de remplir une bouteille vide de quartiers de citrons. Remplissez ensuite la moitié de la bouteille de grogue pur, complétez avec la mélasse de canne à sucre et parfumez le tout avec un soupçon d’essence de vanille.
Préparé ainsi, le grogue coulera certainement facilement dans votre œsophage!
8. Goûter la nourriture locale
Un des plaisirs de voyager est certainement de goûter la gastronomie locale. Le plat typique du Cap-Vert qui est disponible partout est sans aucun doute la cachupa. Mélange de haricots et de maïs, il est mangé à toute heure de la journée au Cap-Vert. Parfois accompagné de chorizos compte tenu de l’influence portugaise du pays, il rassasiera quiconque, surtout ceux qui viendront de faire une grande randonnée!
Compte tenu de la proximité de la mer du Cap-Vert, vous vous douterez bien qu’on retrouvera aussi beaucoup de poissons et de fruits de mer dans l’alimentation locale. Au cours de mon séjour, j’ai donc amplement mangé de thon, mais j’ai aussi pu me régaler de langoustes et d’un crustacé un peu insolite, le pouce-pied! Il semblerait que ce dernier vaut une fortune en Europe, mais au Cap-Vert, on peut s’en régaler à un prix tout à fait honnête. Une très belle découverte pour ma part!
Ce qui marque dans la gastronomie du Cap-Vert, c’est que les accompagnements des plats principaux sont souvent bien riches en amidon. En effet, pour accompagner un repas, on sert habituellement un mélange de patates, de manioc, d’igname, de bananes vertes, de carottes, et/ou de citrouilles (dans l’assiette, vous trouverez au moins 4 de ces légumes simultanément). Disons que ça fait grimper de manière assez intense le taux de glucides dans votre sang!
9. Se balader dans les marchés de Praia
Située sur l’île de Santiago, Praia est la capitale du Cap-Vert. Puisque c’est la plus grande ville du pays, vous vous douterez bien qu’on y retrouvera beaucoup d’effervescence.
L’endroit où je passerai le plus de temps à Praia sera le marché et la rue piétonne Avenida 5 de Julho. Compte tenu de mon plaisir à prendre des photos de portraits, j’en profiterai pour en immortaliser quelques uns.
10. Vivre pleinement la devise du pays : Cabo Verde, no stress!
Ça ne m’aura pris que quelques instants pour prendre connaissance de la devise du pays, « no stress ». Au Cap-Vert, aucun doute, on est relax. Lorsqu’on se promène dans les rues, il n’est pas rare de voir les gens assis à discuter, à jouer aux cartes ou à partager un verre de grogue. Personne ne semble pressé…
Côté mode vestimentaire, on remarquera également assez rapidement l’influence de Bob Marley sur les habitants du Cap-Vert. Ici, les rastas, les effigies de feuilles de marijuana et les couleurs « vert, jaune, rouge » sont coutumes. Alors, laissez tomber vos problèmes de « job » en occident et adoptez à votre tour la devise du pays : no stress!
En conclusion
En somme, le Cap-Vert est un pays qui offre une tonne de choses à faire. C’est un paradis pour les randonneurs avec ses treks sur Santo Antao et sur Fogo, c’est un Éden pour les amateurs de plages et c’est le nirvana pour les fervents de dépaysements culturels. En plus, vous pourrez y adopter l’attitude « no stress » qui rendra certainement vos vacances bien reposantes! Alors, ne vous demandez plus quoi faire au Cap-Vert, allez-y tout simplement!
Trucs et conseils pour visiter le Cap-Vert :
- Pour me rendre au Cap-Vert, j’ai pris un vol direct avec la compagnie Tap Portugal depuis Lisbonne.
- Les Européens peuvent visiter le pays sans visa pour une période d’un mois. Pour le Canadien que je suis, j’ai complété une demande de evisa par Internet à l’avance puis, une fois à l’aéroport, on a pu me mettre le tampon dans le passeport.
- Quand visiter le Cap-Vert? Si la haute saison pour visiter le pays se trouve de septembre à novembre, il est tout à fait possible de visiter le pays en juin-juillet comme je l’ai fait. Ce sera certes très chaud et sec, mais vous aurez le pays à vous tout seul!
- Pour les déplacements entre les îles, j’ai pris les avions de Binter. De ce que j’ai observé, c’est une compagnie très fiable.
- Il est possible de se déplacer entre les îles en utilisant les traversiers. Cependant, à l’exception du traversier entre les îles de Sao Vicente et de Santo Antao qui est très fiable, les autres sont un peu douteux. En effet, il m’a été impossible de connaître les horaires de ces traversiers avant mon départ et je n’ai pas été capable de faire des réservations à l’avance par Internet. Il faut savoir que la fréquence de ces traversiers n’est pas très élevée et que leurs horaires sont changeants. Il faut donc avoir beaucoup de temps devant soi pour décider de prendre les traversiers pour se déplacer entre les îles (et avoir en sa possession une médication contre le mal de mer si vous êtes sensibles!). Bref, pour toutes ces raisons, les déplacements en avion entre les îles se sont avérés beaucoup plus judicieux dans mon cas.
- Pour les déplacements à l’intérieur des îles, les aluguers sont vraiment fiables. Il s’agit de minivans collectives qui relient les principaux villages de chacune des îles. Le prix pour les emprunter est plus que raisonnable, mais vous devrez parfois attendre plusieurs heures pour qu’ils soient pleins et que vous puissiez ainsi partir.
- Pour plus d’évasion au Cap-Vert, consultez l’article que j’ai écrit spécifiquement sur la grande traversée de l’île de Santo Antao (mon coup de cœur du pays!).
Et si vous voulez plus d’évasion dans des pays insulaires, consultez mes articles sur Cuba, la République dominicaine et sur la Polynésie française!